• Tableau de La Vocation de saint Matthieu
Tableau de La Vocation de saint Matthieu

Tableau de La Vocation de saint Matthieu

  • Référence: CA_9235

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Taille disponible : 44,5 x 42,5 cm (Ref CADRESL9235 - CA_9235)

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Description Tableau de La Vocation de saint Matthieu

Pour commenter ce tableau "La Vocation de saint Matthieu" réalisé par Michelangelo Merisi da Caravagio dit le Caravage (1571-1610), nous ne pouvons pas mieux faire que de citer un article de Sophie Mouquin, docteur en histoire de l'art à la Sorbonn (cf. la notice biographique ci-dessous), paru dans Magnificat n°294 (mai 2017) :


« Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, et il lui dit : « Suis-moi ! » Et se levant, il le suivit. » (Mt 9,9. Lc 5, 27 et Mc 2,13-17)

Un lieu indéfini. Un temps incertain. La nuit, le jour ? Impossible de le savoir. Autour d'une table, sur laquelle sont posés un écritoire, une bourse et des pièces, plusieurs personnages sont assis : à droite, un tout jeune homme est affairé. Il compte les pièces, sous l'oeil attentif d'un homme plus âgé. Les trois autres personnages attablés, un homme d'âge mûr et deux jeunes hommes, ont délaissé les opérations comptables : ils sont tournés vers la droite, vers un autre groupe, de deux hommes, debout, qui viennent d'arriver et qui pointent du doigt. Mais qui désignent-ils ? L'ombre de laquelle ils surgissent, le jeu des regards et des mains ne permettent pas d'être affirmatif. Sans doute, celui des deux hommes debout qui porte une discrète auréole pointe-t-il celui qui, assis, semble se désigner lui-même ; tandis que le second homme debout désigne celui qui, au premier plan, semble prête à se lever. Le peintre joue habilement du contraste entre la partie gauche du tableau, d'allure mondaine, qui rappelle des oeuvres profanes comme Les tricheurs ou La diseuse de bonne aventure, et la partie droite, plus sobre et dépouillée où évoluent, pieds nus, le Christ et saint Pierre. Toute la composition repose sur une volontaire ambiguïté, sur un jeu de contraste où rien n'est déterminé si ce n'est, à gauche la condamnation implicite du monde de l'argent et, à droite la célébration de l'exigence évangélique.

L'irrésistible autorité du Christ
Le peintre utilise tous les artifices qui rendent son oeuvre d'une remarquable efficacité narrative : l'imprécision du lieu, du temps et des protagonistes, la construction même de la composition avec la grande zone neutre au-dessus des personnages, la séparation en deux groupes, le jeu savant d'ombre et de lumière. C'est la lumière qui précise le geste du Christ. Elle vient du Père, avec lequel Jésus fait un. C'est toute la Trinité qui est présente et qui appelle Mathieu. Le geste du Christ, que souligne la lumière, reprend celui d'Adam à la chapelle Sixtine dans la fresque centrale où Michel-Ange a représentée la création de l'homme. Nous sommes à l'instant précis où Jésus crée, recrée, en Mathieu un nouvel homme, un nouvel Adam. Il le recrée : homme vraiment nouveau. Il vient le saisir au coeur de ce qu'il aime, la richesse. L'appel est autoritaire mais est aussi d'une incroyable douceur. C'est la douceur de l'autorité du Christ. Rien dans l'attitude de Mathieu n'indique qu'il va se lever pour suivre Jésus. Pourtant nous savons qu'il va le faire. Car l'appel du Christ est irrésistible. Il délivre Mathieu de son avarice et de son péché, le libère et le convertit. Vocation et conversion sont intimement liées.

Le Christ n'enlève rien mais donne tout
C'est un mystère, un grand mystère que celui de l'appel de Dieu, qui consacre à Lui certaines âmes. Et les autres ? Ils semblent presque étrangers à la scène. Vont-ils suivre le Christ à leur tour ? Vont-ils accompagner Mathieu ? L'Évangile nous dit que, le soir, Jésus festoya chez Mathieu, avec les publicains et les pécheurs. Les compagnons de Mathieu étaient sans doute de la fête. Peut être même le vieillard et le jeune homme absorbés par leur richesse au point de ne pas regarder vers le Christ. À moins que l'attrait de l'argent ne les ait éloignés. On ne peut pas servir deux maîtres. « Nul ne peut servir deux maîtres, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent » (Mt 6, 24) nous rapporte l'évangile, précisant ensuite « Voici pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez (Mt 6, 25) … Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33). Si le vieillard et le jeune homme ont choisi de servir l'argent, Mathieu, en se convertissant, a compris que « Le Christ n'enlève rien mais donne tout » (Benoit XVI).

Suivre l'Agneau partout où il va
Mais où Mathieu va-t-il suivre Jésus ? Jusqu'au bout. Jusqu'à la croix. Car ceux qui sont appelés à suivre le Christ, comme les compagnons de l'Agneau dans l'Apocalypse, « suivent l'Agneau partout où il va » (Ap 14, 4). Si nous ne savons pas ce que feront les amis de Mathieu, nous savons que sur ce chemin de l'appel, de la conversion, Mathieu n'est pas seul. Rejoignant Jésus, il rejoint aussi celui qui s'est déjà laissé saisir par l'appel pressant du Christ, saint Pierre. Une étude approfondie de l'oeuvre montre qu'il y a ce que l'on appelle un repentir : Caravage avait d'abord représenté Jésus seul. Ce n'est que plus tard qu'il ajouta la figure de Pierre. Pierre qui, par son geste, imite celui du Christ. Pierre qui appelle lui aussi. Quelle admirable intelligence spirituelle ! Jésus et Pierre ne forment qu'un. Leurs corps sont superposés. Pierre est ainsi représenté déjà comme celui sur lequel le Christ bâtira son Église « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16, 17). En Pierre, l'Église continue l'oeuvre du Christ. Jésus retourne d'où il vient. Ses pieds, dans l'ombre, sont tournés vers la droite : il laisse à Pierre le soin de continuer son oeuvre. Caravage nous fait donc entrer dans le mystère de l'appel, de cet appel particulier, extraordinaire, au sacerdoce, mais aussi dans le mystère de la miséricorde et de l'Église. On ne peut pas dissocier l'appel sacerdotal de la vie ecclésiale. En décidant de suivre le Christ, Mathieu entre dans la communauté chrétienne et dans l'Église. Pierre est ici l'Église qui vient attester et confirmer l'appel reçu par Mathieu en son coeur. Un appel qui est celui de la douce autorité de Jésus venu le saisir, au coeur de sa misère, pour faire de lui son apôtre et son disciple.

En contemplant cette oeuvre, laissons-nous saisir, nous aussi, au coeur de ce que nous aimons, au coeur de nos attachements, de notre péché même, pour répondre à l'appel, à l'irrésistible appel du Christ. Entendons l'appel, levons-nous et suivons l'Agneau partout où il va.

Notice bibliographique :
Sophie Mouquin est maître de conférence en histoire de l'art moderne à l'université Charles de Gaule Lille III et directrice des études à l'École du Louvre. Rattachée au laboratoire de l'IRHIS, elle est membre du comité scientifique de plusieurs revues (Versalia, Histoire de l'art), membre du comité scientifique sur les marbres du château de Versailles, et Personnalité qualifiée pour la commission d'acquisition pour les musées « service à compétence national ».
Elle est responsable de la rubrique Commentaire d'oeuvre d'art pour le mensuel Magnificat et a collaboré, sous la direction du père Olivier-Thomas Vénard, à la réception dans les arts visuels de La Passion selon Mathieu dans la Bible en ses traditions.

Ses Livres
Avec Claire Barbillon, Écrire la sculpture (Citadelles et Mazenod, 2011)
Avec Bernard Peyrous, Le Dieu invisible s'est rendu visible (Ed. de l'Emmanuel, 2008)
Le style Louis XV (Éditions de l'Amateur, 2003)


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Le "Tableau de La Vocation de saint Matthieu" est muni au dos d'une attache pour pouvoir être fixée au mur. Cette attache est dantelée pour faciliter son centrage. Vous pouvez aussi l'exposer sur un chevalet.



Fiche technique - Tableau de La Vocation de saint Matthieu

  • Référence

    CA_9235

  • Auteur

    Le Caravage

  • Nom du produit

    Tableau de La Vocation de saint Matthieu

  • Référence(s) par format

    CADRESL9235

  • Date

    vers 1600

  • Lieu

    église Saint-Louis-des-Français de Rome

  • Matériau(x)

    cadre en bois doré (largeur moulure : 2,5 cm)

  • Disponible aux dimensions suivantes

    44,5 x 42,5 cm

  • Prénom

    Thomas

  • Mode de fabrication

    Image collée sur bois avec un cadre

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