Diptyque de l'Adoration des Mages

Description Diptyque de l'Adoration des Mages

Le Diptyque de l'Incarnation Divine

Ce diptyque religieux unit dans un dialogue visuel et théologique deux expressions majeures de la foi catholique : d'une part, le chef-d'oeuvre pictural de Gentile da Fabriano représentant l'Adoration des Mages, et d'autre part, une citation d'une grande richesse spirituelle de saint Thomas d'Aquin qui synthétise le mystère de l'Incarnation et de la Rédemption.
Sur le panneau gauche de ce diptyque nous n'avons représenté qu'un détail, la cène principale de ce retable polyptyque : la Vierge Marie qui porte dans ses bras l'enfant Jésus et l'offre à l'adoration d'un mage, agenouillé devant le divin Sauveur.
Pour vous rendre compte de la richesse de cette oeuvre, nous avons ajouté en deuxième image la représentation dans sa la totalité de ce retable polyptyque (important : le diptyque religieux que nous vendons ne reprend qu'un détail).

Panneau gauche : L'Adoration des Mages de Gentile da Fabriano

Sur le panneau de gauche se trouve, comme nous venons de l'écrire, seulement un détail, d'une oeuvres réalisée en 1423 par Gentile da Fabriano pour la chapelle Strozzi de l'église Santa Trinita à Florence. Cette représentation de l'Adoration des Mages illustre le Mystère chrétien où les rois venus d'Orient reconnaissent en l'enfant Jésus le Messie annoncé par les prophètes.
La composition se caractérise par une richesse visuelle extraordinaire. Gentile da Fabriano y déploie tout son talent pour les détails précieux : les vêtements des mages rutilent d'or et de motifs délicats, leurs couronnes étincellent, et leur cortège somptueux témoigne de la magnificence royale. L'artiste utilise abondamment la feuille d'or, créant des effets de lumière qui donnent à la scène une dimension presque surnaturelle. Cette profusion d'or n'est pas simple ostentation : elle symbolise la lumière divine qui émane de l'Enfant-Dieu, illuminant le monde de sa présence.
Au centre de la composition, la Vierge Marie tient l'Enfant Jésus, tandis que les trois rois se prosternent devant lui dans des attitudes variées qui expriment l'adoration, la reconnaissance et l'humilité. Le mage agenouillé baise avec révérence le pied de l'Enfant, accomplissant ainsi le geste d'allégeance et de vénération. Cette scène immortalise l'instant où la gentilité reconnaît la divinité faite chair, où les puissants de ce monde s'inclinent devant la fragilité d'un nouveau-né, Dieu et homme, venu sauver l'humanité.
Les présents offerts par les mages portent une charge symbolique profonde qui annonce déjà tout le mystère du Christ. L'or, métal royal par excellence, proclame la royauté du Christ, roi des rois dont le règne n'est pas de ce monde. L'encens, cette résine précieuse dont la fumée s'élève vers le ciel lors des cérémonies sacrées, signifie la divinité de cet Enfant qui est véritablement Dieu fait homme. La myrrhe enfin, utilisée pour embaumer les morts, préfigure la Passion et la mort rédemptrice sur la croix du Christ Sauveur. Ainsi, dès la Nativité, les présents des mages symbolisent tout le parcours terrestre du Sauveur : sa royauté, sa nature divine, et sa mort sacrificielle. Tout cela se retrouve dans le magnifique office liturgique de la solennité de l'Epiphanie.

Panneau Droit : une citation de Saint Thomas d'Aquin

Sur le panneau de droite s'inscrit un texte du Docteur Angélique, saint Thomas d'Aquin, qui résume le mystère du Christ et son don total à l'humanité :
"Il s'est donné naissant, comme compagnon ; À la Cène, comme aliment ; En mourant, comme rançon ; En régnant, il se donne en récompense."
Ce texte rappelle les principaux moment de la vie terrestre du Christ qui dès sa naissance et jusqu'à sa mort, et même dans sa gloire, s'est donné totalement à l'homme par amour pour son Père . Ainsi nous pouvons voir une progression théologique qui part de la Nativité pour s'achever dans la gloire éternelle, en rappelant le point culminant de la vie terrestre de Jésus : l'institution eucharistique et son sacrifice rédempteur.
Chaque phrase évoque un aspect de l'Amour de Jésus pour son Père et les hommes : la naissance comme proximité ("compagnon"), l'Eucharistie comme nourriture spirituelle ("aliment"), la Passion comme prix du rachat ("rançon"), et la vie éternelle comme couronnement ("récompense"). Cette structure quaternaire reflète la pensée de Thomas d'Aquin, qui organise la foi en formules claires et concises d'une richesse spirituelle inégalée.

L'Unité de ce diptyque religieux

L'armonie entre ces deux volets crée une méditation complète sur le mystère de l'Incarnation. L'Adoration des Mages illustre précisément le premier moment évoqué par saint Thomas : "Il s'est donné naissant, comme compagnon." Le tableau montre l'accomplissement de cette promesse divine, le Verbe fait chair qui vient habiter parmi les hommes.
Cette scène de l'Adoration des Mages peut également être comprise comme une préfiguration de la dernière Cène évoquée par saint Thomas d'Aquin. De même que les mages viennent adorer l'Enfant et lui offrir leurs présents, de même les disciples se réuniront autour du Christ lors du dernier repas pour recevoir le don suprême de l'Eucharistie. L'offrande des mages annonce l'offrande que le Christ fera de lui-même. La naissance du Christ se trouve ainsi symboliquement reliée à la Cène : dans les deux cas, il s'agit d'une rencontre intime, d'un partage, d'une communion entre Dieu et l'humanité. Les rois qui s'agenouillent devant la crèche préfigurent les apôtres qui s'approcheront de la table sacrée.
Mais tandis que l'image représente un instant précis de la vie du Christ, les mots de Thomas d'Aquin projettent le regard au-delà de cette scène première, vers les événements futurs qui donneront leur sens plénier à cette naissance : l'institution de l'Eucharistie, le sacrifice pascal, et finalement la glorification céleste. Le diptyque invite ainsi à contempler dans l'Enfant de Bethléem toute la vie du Christ, celui dont toute l'existence est don et offrande. Les présents des mages portent déjà en eux toute cette dimension : l'or de la royauté finale, l'encens de la divinité éternelle, la myrrhe de la mort rédemptrice.
La splendeur visuelle du tableau de Gentile da Fabriano trouve son écho dans la beauté littéraire et théologique de la citation thomiste. L'or et la lumière du tableau correspondent à la clarté intellectuelle et spirituelle du texte. Ensemble, ils forment une catéchèse complète qui parle aux yeux et à l'esprit, à l'émotion esthétique et à l'intelligence de la foi, invitant le fidèle à accueillir le mystère du Dieu qui se fait homme pour sauver l'humanité.

Il s'est donné naissant, comme compagnon ;
A la Cène, comme aliment ;
En mourant, comme rançon ;
En régnant, il se donne en récompense.
(Saint Thomas d'Aquin)