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Bienheureuse Eugénie Joubert, modèle des catéchistes

BIENHEUREUSE EUGENIE JOUBERT

Eugénie Joubert, une Bienheureuse pour notre temps

La Bienheureuse Eugénie Joubert est une religieuse de la Sainte Famille du Sacré-Coeur, née à Yssingeaux (Haute-Loire) le 11 février 1876, décédée à Liège le 2 juillet 1904, qui repose depuis 1948 à Dinant (Belgique), date à laquelle la Congrégation de la Sainte Famille a déménagé. C’est le 7 octobre 1895 qu’Eugénie Joubert reçoit l’habit religieux et devient novice chez les Sœurs de la Saint Famille du Sacré-Cœur, puis prononce le 8 septembre 1897 ses vœux perpétuels.

Autrement dit, Eugénie Joubert a connu une vie religieuse d’une dizaine d’année… une vie interrompue à l’âge de 28 ans… et ce, au début du siècle dernier… ! 

Cependant, Eugénie Joubert est sans aucun doute une Bienheureuse contemporaine à même de toucher les coeurs et les esprits actuels. Sa vie et les propos qu’elle tenait le confirment, comme la dévotion qu’elle a suscité et suscite de tout temps. 

Reliquaire d'Eugénie Joubert

Reliquaire d'Eugénie Joubert

Sainteté et popularité d'Eugénie Joubert 

Des lieux de prière sont aujourd’hui dédiés à la Bienheureuse Eugénie Joubert, en rapport avec sa naissance et sa vie religieuse : à Yssingeaux et Le Puy (France), à Liège et à Dinant (Belgique), à Rome (Italie) . 

Pour chacun, outre un reliquaire, une chapelle est vouée au culte de la Bienheureuse, avec des brûloirs à veilleuses ; l’un d’entre eux (Dinant) est en cours de rénovation pour faciliter et rendre plus visible le culte de la Bienheureuse, des ex-voto émaillant le devant de sa sépulture. Même le cimetière Saint-Gilles à Liège, emplacement initial de sa tombe, marquée par un cénotaphe, reçoit encore des visiteurs qui viennent prier la Bienheureuse, avec là aussi des ex-voto, certains récents. 

Cela n’étonne pas quand on se rappelle que très vite après sa mort, des fidèles, toujours plus nombreux, viendront se recueillir sur sa pierre tombale…, quand on lit les témoignages de religieux, de laïcs, français et étrangers, des Sœurs de la Sainte Famille du Sacré-Cœur, selon lesquels « on prie pour Eugénie Joubert, mais on est surtout porté à l’invoquer ». « Je prierai pour toutes au ciel », avait-elle promis à ses Sœurs . Dès 1905, le Cardinal Vives y Tuto, protecteur de la Sainte Famille du Sacré-Cœur, déclare : « Il faut la sanctifier »  . Du reste, le roi des Belges, le Grand-Maître de l’Ordre de Malte, de très nombreux Cardinaux, Archevêques, dont l’Archevêque de Monaco , Supérieurs religieux et généraux d’Ordres religieux…, intercéderont favorablement à sa béatification. 

Ces dernières années, c’est en tant que catéchiste que la Bienheureuse Eugénie Joubert a renouvelé ce courant populaire. En 2016, lors du pèlerinage international à Rome des catéchistes, elle est choisie comme patronne des catéchistes français, et en 2022, lors de ce même pèlerinage, elle est citée comme exemple parmi les "Saints évangélisateurs".

petite vie d'Eugénie Joubert

Couverture de la petite vie d'Eugénie Joubert

Eugénie Joubert, modèle pour les catéchistes

Lors de la cérémonie de béatification à Rome, le 20 novembre 1994, le Pape Saint Jean-Paul II la donnait comme "modèle pour les catéchistes" : « Sœur Eugénie Joubert (…) nous est proposée en vivant exemple de l’action de Dieu dans un cœur humain. Le Règne du Christ peut commencer dans le cœur d’un enfant. C’est ce qu’a compris Sœur Eugénie et c’est pourquoi elle mit tant de soin à préparer les plus jeunes à la première confession et à la première communion (…). Sans cesse, l’Eglise fera retentir les paroles du Seigneur : « Laissez venir à moi les petits enfants ! » ». 

Les témoignages de l’époque sont unanimes : malgré des conditions ingrates (enfants nombreux, souvent difficiles, enfants isolés, abandonnés), Sœur Eugénie Joubert a merveilleusement conduit les enfants à Jésus. « Pourvu que Jésus soit content ! » était son maître mot, associant une relation toute filiale à Marie (« Aimer Marie, l’aimer encore et toujours plus ! ». La Bienheureuse Eugénie Joubert savait intéresser les enfants car elle était pétrie de la foi de l’Eglise. Si l’on consulte son Livre de catéchisme , on voit que pour elle il s’agit de « vivre au cœur de l’Eglise, pour transmettre la foi de l’Eglise, l’approfondir, savoir en quoi et en qui nous croyons, se former, être enraciné dans notre foi » . Autrement dit, c’est un chemin de confiance qu’Eugénie Joubert enseigne. 

Et c’est ce même chemin dont nous parle la Conférence des Evêques de France , qui à la question « pourquoi inscrire mon enfant au catéchisme ?», répond : « pour cheminer et rencontrer Jésus », (…) « s’émerveiller de tout ce qu’il représente pour nous ».  

Les propos récents du Pape François confortent le caractère actuel de l’apostolat tel que conduit par la Bienheureuse Eugénie Joubert. Lors du pèlerinage international de 2022 , le Pape François affirme « qu’enseigner le catéchisme n’a rien de magistral mais relève de l’expérience même de foi » ; ce qu’il rappelle lors d’une Audience générale tenue le 15 février 2023 : « Evangéliser (…) ce n’est pas dire « regarde, blablabla », et rien de plus ». Or, justement, Soeur Eugénie Joubert a vécu à l’avance ce point : plus que faire le catéchisme, elle s’attachait à être catéchiste, à prêcher par l’exemple. « Les enfants cherchent en nous des témoins, c’est-à-dire des personnes qui prêchent par leur vie, par leur fidélité ». « Si on ne vit pas ce qu’on enseigne, ce sont juste de beaux discours, mais cela porte très peu de fruits » . Elle ravive ainsi les conseils donnés par la Mère supérieure de la Sainte Famille du Sacré-Cœur, alors qu’elle rejoignait le couvent d’Aubervilliers : « Le succès de vos catéchismes est attaché à votre fidélité ». Elle fait écho aux attentes émises par le Pape François lors du pèlerinage international des catéchistes en 2013 : « Etre catéchiste signifie donner le témoignage de la foi ; être cohérent dans sa vie... Nous aidons, nous conduisons à la rencontre avec Jésus par les paroles et par la vie, par le témoignage ». 

Qui plus est, la Bienheureuse Eugénie Joubert mène son apostolat avec passion (« une catéchiste de feu », définit Monseigneur Henri Brincard, Evêque du Puy-en-Velay au moment de sa béatification). Comment ne pas penser au cycle de catéchèse ouvert en 2023 par le Pape François et consacré à « la passion de l’évangélisation » ? Sans doute, est-ce son attachement à toujours aimer plus, qui explique qu’en à peine 10 ans de mission, Sœur Eugénie ait pu être un tel témoin. 

Eugénie Joubert, modèle des catéchistes

Eugénie Joubert et la pratique de l’enfance spirituelle 

« Ce n’est jamais petit ce que l’Amour demande » ! 

Ainsi, la Bienheureuse Eugénie Joubert affirmait-elle « j’arriverai à une grande confiance par l’Amour… dans la simplicité du petit enfant » . 

On reconnait l’esprit de l’enfance spirituelle, de l’humilité de Dieu qui s’est fait petit en nous, renouvelé par Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. 

Contemporaine de Sainte Thérèse, Sœur Eugénie Joubert lui ressemble par l’enfance évangélique qu’elle suivra après y avoir été invitée par le Père Rabussier (co-fondateur de la Sainte Famille du Sacré-Cœur) lors de la messe de ses vœux perpétuels. 

Elle dira que cela n’était pas du tout selon son caractère, mais que, petit à petit, elle découvrira que c’est « le chemin de sainteté que Dieu attend d’elle ». Il s’agit de s’efforcer de vivre l’abandon et la confiance du petit enfant, de faire preuve d’humilité, de mettre beaucoup d’amour dans les petites choses. 

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