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Le Mystère de l'Annonciation au centre du retable fermé

L'Annonciation : l'ange saint Gabriel et la sainte Vierge

Le polyptyque des Frères Van Eyck n'est pas une peinture statique. L'ouverture et la fermeture des panneaux donnent vie et mouvement à cette oeuvre magistrale. Cette juxtaposition des panneaux fermés nous invite à nous demander pourquoi tel panneau recouvre l'autre quand le retable est fermé ?

Le retable fermé offre une certaine austérité, sobriété avec sa dominante ocre, couleur de la terre, vallée de larmes, terre d'exil ; mais quel contraste quand le retable est ouvert : symphonie des couleurs, étoffes chamarrées, foules nombreuses.

De l'Ange Gabriel à la Vierge en gloire

L'ange de l'Annonciation du panneau gauche fermé, se trouve au-dessus de la Vierge Reine des Cieux du panneau intérieur, et les Anges chanteurs sont intercalés entre l'ange de l'Annonciation et la Vierge  dans la gloire, reine des Anges, comme l'indique sa couronne d'or sur la tête. Ainsi en Marie couronnée, Reine des Cieux, se récapitule toutes les promesses faites par l'Ange Gabriel le jour de l'Annonciation.

La sainte Vierge et les Anges chanteurs

De la Vierge de Nazareth à saint Jean-Baptiste

Sur le panneau droit nous avons une correspondance semblable : la Vierge de l'Annonciation est au-dessus de saint Jean-Baptiste, qui, au jour de la Visitation, est sanctifié dans le sein de sa mère par la présence de Marie qui porte dans son sein la source de toute sanctification : le Verbe qui s'est fait chair. Ainsi saint Jean-Baptiste a reçu sa mission de prophète par le biais de Marie, juste après sa rencontre avec l'ange Gabriel. Les Anges musiciens, placés entre la Vierge et le saint Précurseur, accompagnent dans la gloire par les instruments de musiques, les accents prophétiques du fils de saint Elisabeth.

Le retable fermé évoque la terre, mais ouvert il nous découvre la Jérusalem céleste. Le passage de l'un à l'autre est source de louange et d'admiration dans la mesure où nous saisissons le sens spirituel du retable fermé.

Anges musiciens et Jean-Baptiste

L'Ange de l'Annonciation

Le mystère de l'Annonciation est au centre du retable fermé comme il est au centre de l'histoire humaine. La distance qui sépare l'Ange Gabriel de la sainte Vierge rappelle que l'Ange vient du Ciel et la Vierge provient de la terre quant à son corps, mais par son âme elle est déjà au Ciel, elle est pleine de grâces selon l'Annonce de l'Ange. Ce dernier porte un lys ; par là il rappelle que la conception du Fils de Dieu en son sein ne portera pas atteinte à sa virginité.

L'Ange Gabriel

Voici la servante de Seigneur

L'esprit Saint, sous la forme d'une colombe couvre déjà de son ombre la Vierge, Immaculée dans sa conception, qui à ce moment conçoit en son sein le Fils de Dieu : et le Verbe s'est fait chair. Ce verset est chanté à Noël, mais il se vérifie avant tout le jour de l'Annonciation, même si nous ne voyons rien. Noël n'est que la manifestation la révélation d'un mystère réalisé à l'Annonciation : deux natures, humaine et divine, en une seule personne, la deuxième personne de la sainte Trinité. Nous n'aurons jamais fini de chanter la beauté et la grandeur de ce mystère qui a fait basculer le cour de l'histoire humaine. Ce n'est pas sans raison que l'Eglise nous fait prier l'Angelus trois fois par jour.

La Vierge Marie

De l'Annonciation au calvaire

Comme nous l'avons déjà dit, l'ange Gabriel porte dans sa main gauche un lys, symbole de la pureté mariale ; mais de sa main droite il semble montrer la croix qui couronne son front. Ce geste révèle à Marie jusqu'où va son fiat : le Christ s'est incarné pour notre salut pour nous libérer de la mort éternelle par sa mort d'amour sur la croix. Le visage de saint Gabriel exposé à une lumière plus intense laisse apparaître l'impassibilité angélique, la paix sereine qui provient de la vision béatifique dans laquelle il est continuellement plongé.

Marie, avec les mains croisées sur la poitrine semble dire oui non seulement à l'incarnation mais aussi à la croix, sur son visage nous lisons la douleur du glaive spirituel qui transpercera son coeur ; elle semble vivre déjà la prophétie du saint vieillard Siméon.

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