Categories

Un précurseur de saint Maximilien Kolbe

Saint Maximilien Kolbe

La mort de saint Maximilien Kolbe

Saint Maximilien Kolbe est un saint très connu du XXème s.. Ce franciscain polonais est devenu célèbre notamment en raison de sa mort héroïque dans le camp d'Auschwitz en 1941. Alors que 10 hommes avaient été choisis pour mourir de faim et de soif en représailles pour l'évasion d'un prisonnier, saint Maximilien Kolbe se proposa spontanément pour prendre la place d'un des condamnés qui était père de famille. L'officier allemand, d'abord stupéfait, accepta et de cette manière saint Maximilien remporta la couronne du martyre.

Durant la guerre franco-allemande de 1870 - 1871

A la fin du XIXème s., durant la guerre de 1870 - 1871, un fait semblable avait déjà eu lieu ; le héros n'était pas un religieux polonais, mais un curé de paroisse français. Voici les détails de cette belle histoire dont la fin n'est pas seulement  l'honneur du prêtre français...

Venger la mort de soldats

C’était pendant l’invasion. La terreur était répandue dans le village des Horties. L’armée prussienne, pour venger la mort de quelques soldats, avait arrêté six habitants des plus notables, avec menaces de mort, si les vrais coupables n’étaient pas livrés. On leur fit vainement observer que ceux-ci étaient étrangers au pays, inconnus par conséquent. L’officier fut intraitable. Les pleurs des femmes, les supplications des vieillards ne rencontrèrent qu’une volonté de fer.

Le curé rend visite aux condamnés 

Le curé fut autorisé à porter aux six prisonniers les consolations de son ministère. L’un d’entre eux, veuf et père de cinq enfants en bas âge, sous l’empire du désespoir, se laissait aller aux plus horribles imprécations. Il pleurait sur ses enfants voués à la mendicité, à la mort peut-être. Du désespoir et des pleurs, il passait à un rire satanique. La douleur le rendait fou. Les efforts du curé furent inutiles, pour ramener la paix dans ce cœur brisé.

Le curé, une victime de choix

Quelques instants après, le pasteur était auprès de l’officier : « — Monsieur le Capitaine, lui dit-il, on vous a livré six otages qui, dans quelques heures, seront fusillés. Aucun d’eux n’a tiré sur votre troupe. Les coupables s’étant échappés, votre but est de faire un exemple pour les habitants des autres localités. Peu vous importe donc de fusiller Pierre ou Paul. Je dirai même que plus la victime sera connue, plus l’exemple sera salutaire. Je viens donc vous demander la faveur de prendre la place d’un pauvre père de famille, dont la mort plongera dans la misère cinq petits enfants, Lui et moi nous sommes innocents, mais ma mort vous sera plus préférable que la sienne. » — « Soit, dit l’officier » et le curé, conduit dans la prison par quatre soldats, est garrotté avec les autres victimes. 

Croix du Sacré-Coeur

Vers la mort

Le paysan, père des cinq enfants, embrassa le curé et rentra dans sa demeure. A onze heures du matin, le lendemain, sous bonne escorte, les prisonniers se mirent en marche. Le curé, en tête, récitait à haute voix l'office des morts. Sur le chemin, les villageois agenouillés demandaient une dernière bénédiction à leur saint pasteur.

On approchait du lieu de l’exécution, quand un major prussien vint à passer par le même chemin.

Le général et le curé

Son attention est attirée par la vue du prêtre. Le capitaine lui expliqua la chose. L’exécution fut suspendue et un rapport adressé au général. Celui-ci fit comparaître le curé. L’explication fut courte. En homme de cœur, le général comprit tout, « — Monsieur, dit-il au curé, je ne puis faire une exception en votre faveur, et cependant je ne veux pas votre mort. Allez, et dites à vos paroissiens, qu’à cause de vous, je leur fais grâce à tous. Que ce soit la première et la dernière fois. »
Le curé parti, le général dit aux officiers qui l’entouraient: « — Si tous les Français avaient le cœur de ce simple prêtre, nous ne resterions pas longtemps de ce côté du Rhin. » 

Ainsi cette histoire se finit bien autant pour l'honneur des français que des allemands. Malheureusement, malgré des recherches, je n'ai pas pu situer ce village "Les Horties". Il aurait été intéressant de savoir si ce village a gardé le souvenir d'une si belle action.

Le  triomphe de la croix

J'ai trouvé ce récit dans le livre "Le crucifix, étude historique et religieuse" édité en 1887. L'auteur, l'Abbé A. Durand, a placé cette histoire dans le chapitre consacré aux crucifix miraculeux. Après avoir parlé de différents crucifix miraculeux dans l'ordre physique et sensible, il introduit cette histoire par le paragraphe suivant : "Plus nombreux sont encore les miracles du crucifix dans l'ordre de la grâce ; innombrables sont les prodiges dont il a rempli les pages de l'histoire". A la vue de Christ en croix, combien de chrétiens ont trouvé le courage nécessaire pour pratiquer la vertu jusqu'à l'héroïcité!

Ainsi l'acte de ce prêtre qui offre sa vie pour épargner celle d'un innocent, est une parfaite illustration de cette parole du Christ : "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime". Cette parole, le Christ l'a lui-même mis en pratique en nous donnant sa vie sur la croix. Notre Sauveur a été aussi loin que peut aller l'amour, jusqu'à l'amour de ses ennemis pour lesquels il a accepté d'être crucifié et de mourir après d'atroces souffrances. Est-ce que l'amour peut aller plus loin ?

Crucifix de saint Damien

Partager ce contenu

Ajouter un commentaire