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La découverte étonnante du corps de sainte Cécile

- Catégories : Anges et saints

Le martyre de sainte Cécile remis en question

Sainte Cécile est née de parents païens, mais très tôt elle professa la foi chrétienne et se fit baptiser sans que ses parents s'y opposent. Progressant dans les chemins de la sainteté, elle fit voeu de virginité. Elle fut martyrisée au IIIème siècle, vers l'an 230.

Mais de nos jours les différentes circonstances de son martyre, la date et le lieu sont remis en question. Les deux principaux arguments sont les suivants :

- d'après ses actes, elle fut martyrisée sous l'empereur Alexandre Sévère ; or cet empereur était favorable aux chrétiens ; donc il n'est pas pensable que durant son règne des chrétiens furent martyrisés, a fortiori à Rome, où résidait l'empereur ;

- L'authenticité des actes de la sainte est remise en question en raison de sa date relativement tardive (Ve siècle) et de sa composition qui semble indiquer que des passages proviennent d'autres écrits.

La remise en question de l'authenticité du martyre de sainte Cécile a commencé au XVIIe siècle avec le janséniste le Nain de Tillemont. Depuis les adversaires de sainte Cécile se sont multipliés au point que de nos jours on affirme que nous ne savons rien sur le martyre de sainte Cécile.

Mais les défenseurs  de l'authenticité des actes ne se sont pas avoués vaincus et notamment Dom Prosper Guéranger, fondateur de l'abbaye de Solesmes, qui a écrit une vie de sainte Cécile.

Dom Prosper Guéranger

Recherche infructueuse du corps de sainte Cécile

Tous ces érudits ou pseudo-érudits qui remettent en question le martyre de sainte Cécile font abstraction d'un argument de poids, qui balaye d'une manière péremptoire toutes les objections contre l'authenticité des actes du martyre de sainte Cécile.

Au IXe le pape saint Pascal eut la grâce de découvrir le corps de la Vierge et martyre.

A cette époque, les papes travaillaient à récupérer les corps des saints martyrs enterrés dans les catacombes pour les déposer dans les églises généralement consacrées aux saints en question.

Sainte Cécile était une vierge et martyre très vénérée à Rome et tous avaient à coeur de retrouver ses restes mortels. Mais les recherches ne donnaient aucun résultat, alors que les romains savaient où elle avait été enterrée : le cimetière de saint Sixte. Le pontife lui-même descendit dans les cryptes mais en vain. Il se résigna alors à croire ce que disait la rumeur publique, que le corps avait été emporté par les Lombards au VIe siècle. Il renonçât alors à pousser plus avant les recherches. Mais sainte Cécile du haut du ciel veillait.

La découverte sensationnelle du corps de sainte Cécile

Alors que le vénérable pontife présidait un office liturgique dans la basilique saint Pierre, il eut une apparition lumineuse d'une jeune vierge d'une grande beauté, sainte Cécile, qui lui dit d'une voie ferme : "dans le cours de tes recherches, il y a cependant eu un instant où tu t'es rencontré si près de moi, que nous eussions pu discourir ensemble... Tu avais commencé des recherches continue-les ; car il a plu au Dieu Tout-puissant, pour l'amour et pour l'honneur duquel j'ai souffert, de me révéler à toi".

Incontinent le saint Pontife se remit à l'oeuvre et parcourut de nouveau le labyrinthe des galeries. Au point d'intersection de deux sentiers, un tombeau encore inexploré frappa ses regards. La simplicité de ce sépulcre l'avait fait négliger jusqu'alors et préservé aussi des pillards Lombards. Saint Pascal fit ôter le plaque de marbre, et le tombeau de sainte Cécile apparut : la sainte y reposait dans son arche de cyprès, le corps absolument intact. Elle était encore revêtue de la robe tissée d'or avec laquelle le pape Urbain l'avait ensevelie, et les linges qui avaient servi à essuyer ses blessures étaient roulés ensemble et déposés à ses pieds. Les corps de Valérien, son époux, de Tiburce, son beau-frère et de Maxime étaient à peu de distance. Cela se passait en 821.

Cette découverte mérite bien le nom de sensationnelle : retrouver le corps d'une martyre du IIIe siècle absolument intact et dans la position qu'elle avait au moment de son décès !

Sainte Cécile dans son tombeau

Attitude de sainte Cécile au moment de sa mort : Statue sculptée par Stefano Mardeno (VXIe s.)

Conséquences de cette découverte du corps de sainte Cécile

La manière dont s'est faite cette découverte atteste que la tombe de sainte Cécile n'avais jamais été ouverte depuis le IIIe siècle. Or quand on relit les actes du martyre de la sainte qui remonte au Ve siècle, la description de l'ensevelissement correspond tout à fait à la découverte faite par saint Pascal, notamment :

- la blessure mortelle au cou,

- la robe tissée d'or,

- les linges roulés aux pieds de la sainte,

Par conséquent, cette conformité est une preuve éclatante de l'authenticité des actes en ce sens que l'auteur du Ve siècle s'est servi de récits écrits par des contemporains, témoins des événements.

L'extase de sainte Cécile

Les actes des martyrs gardés avec soin

Cela ne doit pas nous surprendre car dès le premier siècle, le pape saint Clément voulant conserver aux âges futurs le récit des triomphes des Martyrs, avait établi sept notaires dont la fonction était de recueillir par écrit les circonstances qui accompagnaient le sacrifice généreux de ces athlètes de la foi. Le pape saint Fabien, martyrisé en 250, soit 20 ans après la mort de sainte Cécile, avait à coeur de suivre ces coutumes. Ainsi l'époque à laquelle se rapportent la vie et les combats de Cécile ne manquait pas d'historiens fidèles et garantis pour recueillir de si admirables souvenirs.

Mais on pourrait objecter, comment toutes ces circonstances de la découverte par le pape Pascal Ier sont arrivées jusqu'à nous ? Cela sera l'occasion d'un prochain article, qui permettra d'apporter d'autres preuves de l'authenticité des actes du martyre de sainte Cécile et de répondre à quelques objections.

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