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Vraie ou fausse Médaille Miraculeuse ?

Médaille miraculeuse de la rue du Bac

Sur notre boutique religieuse nous proposons des médailles miraculeuses de la rue du Bac en plusieurs tailles, en matériaux différents. Certains clients nous ont fait remarquer que ces médailles n'étaient pas d'authentiques médailles miraculeuses. J'ai pris cette critique au sérieux et effectué quelques recherches. Je me suis essentiellement basé sur les études très fouillées réalisées par l'abbé René Laurentin. J'ai surtout consulté le volume où il a rassemblé toutes les preuves et documents concernant la vie de sainte Catherine Labouré et la révélation de la Médaille Miraculeuse. C'est ainsi revenir à la source.

Toutes les médailles miraculeuses sont des fausses !

Ce titre un peu provocateur veut simplement rappeler que sur la médaille que sainte Catherine Labouré avait vue en vision le 27 novembre 1830 la sainte Vierge n'avait pas les mains écartées vers le bas, mais elle tenait dans celles-ci un globe à la hauteur de l'abdomen. Pourquoi ce modèle que Catherine Labouré avait décrit n'a-t-il pas été repris ?

Une vierge qui tient un globe dans ses mains est une représentation rare et insolite de la Reine du Ciel. Monsieur Aladel, confesseur de la sainte, craignait qu'une telle représentation suscite des polémiques. Il préféra donc choisir un modèle connu de la Vierge de l'Immaculée Conception. Après tout, en raison de l'inscription "O Marie conçue sans préché..." présente sur la médaille il était bien clair que cette médaille voulait honorer l'Immaculée Conception. Par conséquent Aladel s'arrêta sur un type classique, la Vierge de Bouchardon, aux mains étendues et ouvertes, établie dans l'église Saint-Sulpice en 1735. Il n'y avait donc aucune ambiguïté.

De plus la présence de deux boules sur l'avers de la médaille, une dans la main et une sous les pieds de la Vierge, embarrassait les supérieurs.

Succès de la Médaille Miraculeuse

Cette infidélité à la vision du 27 novembre n'empêcha pas le succès foudroyant de la Médaille Miraculeuse. Le Ciel n'en a donc pas tenu rigueur. Cela peut surprendre, mais nous pouvons faire deux remarques à ce sujet :

- La médaille a été approuvée et encouragée par l'archevêque de Paris, Mgr de Quelen, qui par cette médaille voulait honorer la Vierge dans son Immaculée Conception. Or très souvent le Ciel a ratifié les décisions prises par l'autorité ecclésiastique à l'encontre de voyants.

- D'autre part, la sainte Vierge, a bien demandé de frapper une médaille selon la vision du tableau, mais dans l'obéissance aux demandes du Ciel, nous devons faire usage de notre intelligence et agir selon la prudence. Ainsi la sainte Vierge, tout en faisant cette demande, ne voulait sans doute pas interdire aux supérieurs certaines initiatives, compte tenu des circonstances du moment et de certains doutes qu'ils avaient sur le modèle exact, dans la mesure où eux-même n'avaient pas vu le tableau de la Médaille Miraculeuse montré à Sainte Catherine Labouré.

Le première Médaille Miraculeuse

Première médaille miraculeuse de la rue du Bac

Monsieur Aladel s'adressa à l'orfèvre M. Vachette pour la réalisation de la première médaille. Tout en lui donnant des directives sur l'essentiel, il lui laissa la liberté au niveau des détails.

Ainsi cette première médaille ne suit pas la vision de sainte Catherine Labouré sur plusieurs points :

- l'absence de la boule dans les mains de la Vierge ;

- omission du voile de la sainte Vierge ;

- les étoiles ne se trouvent pas autour de la tête de la sainte Vierge mais ont été reportées au revers de la médaille ;

- l'inscription se trouve sur deux lignes ;

- une double barre se trouve entre le M et les deux coeurs :

- la croix et le M sont entrelacées ;

- la fleur de lys, marque des établissements Vachette se trouve sous les deux coeurs ;

Sainte Catherine reçut cette médaille avec grande joie et ne fit aucune remarque sur les différences.

Toutes ces libertés prises par le joaillier n'empêchèrent le succès spectaculaire de la Médaille Miraculeuse. Par toutes les innombrables faveurs obtenues par cette première médaille, le Ciel reconnaissait cette médaille comme une médaille authentique qui mérita très rapidement d'être appelée la Médaille Miraculeuse.

Une première conclusion se dégage : cette notion d'authenticité est quelque chose de souple, et elle n'empêche pas des variations secondaires par rapport à l'original que sainte Catherine Labouré avait vu dans sa vision du 27 novembre 1830. D'ailleurs était-il vraiment possible de suivre rigoureusement le modèle de la vision ? Les contraintes liées au matériau, aux dimensions, au mode de fabrication, n'obligèrent-ils pas à laisser tomber certains détails ?

Des essais avaient été faits d'une médaille avec la boule dans les mains de la Vierge d'où des rayons partaient. Mais la boule n'était plus visible à moins de lui donner une taille démesurée et ridicule. Le tableau qui représentait la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac et que sainte Catherine Labouré a vu dans l'apparition du 27 novembre était en couleur. Cette simple remarque montre que l'intention de la sainte Vierge n'était pas de reprendre ce modèle avec une fidélité scrupuleuse dans les moindres détails.

Une autre médaille des établissements Vachette

Quelques mois après la fabrication de la première Médaille Miraculeuse le joaillier Vachette dut en fabriquer d'autres ; il en profita pour modifier le modèle, comme nous pouvons le constater sur les photos suivantes :

- les rayons sont plus longs ;

- l'inscription se trouve sur une seule ligne ;

- la sainte Vierge a une auréole ; ce n'est pas encore les douze étoiles toujours présentes au revers de la médaille ;

- l'année 1830 a disparu ;

- au revers le nom du fabricant a été ajouté : ETS VACHETTE.

Ce dernier ajout est à remarquer car il montre que des éléments étrangers au tableau vu par sainte Catherine et qui ne portent pas atteinte aux éléments essentiels de la médaille, peuvent s'y trouver sans pour autant remettre en cause l'authenticité de la médaille. La progression vertigineuse de la diffusion de la médaille montre une nouvelle fois que ce sont bien des médailles aussi authentiques que les premières.

On peut donc définir comme authentique une médaille sur laquelle je retrouve les caractéristiques essentielles.

Les éléments essentiels de la Médaille Miraculeuse

 Si la Médaille Miraculeuse a subi quelques variations, on peut repérer des éléments essentiels :

- Il s'agit avant tout d'une médaille de l'Immaculée Conception ; pour cette raison la Vierge représentée suit un modèle connu, celui de Bouchardon, comme nous l'avons déjà écrit ; pour autant ce modèle ne s'impose pas ; cela explique les variantes à propos de la Vierge représentée sur des médailles miraculeuses ;

- l'inscription "O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous" est sans aucun doute l'élément principal. Dans celle-ci se trouve tout le message de la Médaille Miraculeuse ;

- les rayons sont aussi un élément fondamental ; ils représentent l'amour et les grâces que Notre-Dame obtient aux hommes, plus spécialement à ceux qui le lui demandent. C'est un élément nouveau et spécifique à la Médaille Miraculeuse.

- Au pied de la Vierge doit se trouver une boule avec un serpent dont la Sainte Vierge écrase la tête ; cette boule sous les pieds de Marie représente le monde entier et plus spécialement la France, et chaque personne en particulier ; c'est vers cette boule que se dirigent les rayons.

Au revers de la médaille doivent se trouver :

- le M surmonté d'une croix ;

- les deux coeurs dont l'un entouré d'une couronne d'épines et l'autre percé d'un glaive ;

Les étoiles ne sont pas essentielles comme nous l'avons écrit au-dessus. Il est possible que le joaillier Vachette les ait mises par esthétisme trouvant peut-être que le revers était trop sobre.

A propos des éléments accidentels

- La lune sous les pieds : sainte Catherine mentionne ce détail mais elle n'a été que très rarement représentée à cause des difficultés que cela posait.

- Il semblerait que les étoiles au revers de la médaille soient une interprétation de Vachette. En 1848 Aladel fait frapper une médaille sans les étoiles. Le nombre des étoiles variera : 11, 12, 13, ... et jusqu'à 31. Ce n'est qu'à partir de 1880 que le nombre 12 devint normatif.

- L'année 1830 ou le mot France : sur l'avers de certaines médailles on trouve parfois à la place de l'année 1830 le mot France ou même aucune inscription, juste une demi sphère avec le serpent. Qu'en est-il ? En fin de compte les témoignages manquent de précisions : La voyante de la rue du Bac affirmait qu'au moment de la vision une voix intérieure lui disait : "cette boule que vous voyez, représente le monde et particulièrement la France et chaque homme en particulier". Or il semble que cette boule dont elle parle, est celle qui est dans les mains de la sainte Vierge et non celle qui est sous les pieds. D'autre part le mot "représente" semble suggérer la forme géographique plutôt que l'inscription du mot France, préférée par les artistes pour des raisons de clarté.

Ainsi ce mot France n'a rien d'essentiel, encore moins la date de 1830.

Cette substitution du mot France par la date 1830 peut se justifier en raison de la diffusion toujours grandissante de la Médaille Miraculeuse à l'échelle planétaire.

Sainte Catherine Labouré

Les médailles miraculeuses véritablement fausses

Sur certaines médailles miraculeuses nous pouvons repérer certaines différences sur le revers :

- Une étoile est mise au sommet et au centre

- Le M voit sa position inversée, retournée : ce qui était devant la barre horizontale devient derrière, et réciproquement ;

- parfois il y a deux barres horizontales enlacées dans le M et sous la croix ;

- les deux barres verticales de la lettre M sont inclinées ;

- L’épée ne transperce plus le cœur, mais est mise en arrière plan;

- Le cœur n’est plus un cœur mais semble être un triangle couronné ;

- des signes étranges ont été ajoutés en haut de la croix par exemple.

Que faut-il penser de tout cela ? A part les trois derniers points toutes ces modifications ne semblent pas toucher à l'essentiel ; par conséquent ces médailles pourraient être considérées comme authentiques si derrière ces modifications ne se cachait pas tout un symbolisme explicitement satanique !

- L’étoile placée au sommet du revers représente l’étoile du matin, symbole de Lucifer;

- Le M inversé par rapport à la barre horizontale, retourné signifie que Satan, qui est derrière, est mis en avant, et le Christ est mis en arrière;

- Le M avec les jambes inclinées n’a plus la valeur de pilier, car aucun pilier ne peut soutenir s’il est incliné;

- Le glaive mis derrière le coeur revient à nier le rôle de Marie dans la Rédemption : elle est co-rédemtrice ;

De plus les ajouts bizarres ne sont pas anodins :

- une tête à double cornes de bouc remplace la flamme au-dessus du cœur de Marie ;

- Le sommet de la Croix est porteur aussi d’une tête de bouc, symbole de Satan.

- Le M et la croix rayé sont rayés de traits, cela signifie des vibrations horizontales alourdissantes et terrestres ; le diable est prince de ce monde et nous attire vers la terre.

- Les étoiles comportent 6 branches au lieu de 5 branches.

Certains de ces symboles pris séparément se discutent quant à leur valeur satanique, comme l'étoile du matin (cf 2ème épitre de st Pierre, 1,19), l'étoile à 6 branches, les rayures ; ainsi pour une médaille où les étoiles ont six branches et où une étoile se trouve au sommet, il serait abusif de la considérer comme une fausse médaille miraculeuse ; mais c'est la réunion de ces éléments qui assure un symbolisme diabolique au point que Satan aurait dit dans un exorcisme que moi aussi j'ai ma médaille. Ces explications montrent clairement qu'une telle médaille est non seulement fausse mais franchement mauvaise parce que satanique. Il y a aussi de fortes chances que de telles médailles soient maléficiées au moment de la fabrication.

Statue de la Vierge de la médaille miraculeuse

Faut-il revenir à la Médaille Miraculeuse vue par sainte Catherine dans ses détails ?

En laissant de côté cette médaille blasphématoire, il ressort de notre enquête que la Médaille Miraculeuse n'a jamais été représentée dans tous ses détails telle que sainte Catherine Labouré l'avait contemplée dans sa vision du 27 novembre. Maintenant que nous sommes mieux informés surtout grâce aux travaux de l'Abbé René Laurentin, ne serait-il pas temps de revenir à cette médaille authentique ?

A cela il suffit de répondre ce que sainte Catherine avait répondu en 1876 à la Soeur Dufès, à qui elle racontait tous les détails des apparitions de le Vierge qu'elle avait eues en 1830. Apprenant que dans la vision de la Médaille Miraculeuse la sainte Vierge tenait un globe dans ses mains, soeur Dufès fit cette réflexion à soeur Catherine :

 "Mais que deviendra la médaille, si on publie cela ?" et Sainte Catherine Labouré de répondre :"Oh! Il ne faut pas toucher à la Médaille Miraculeuse !" Par là elle rejoignait ce que le Père Aladel lui avait fait comprendre en 1839 qu'il ne convenait pas de changer ce qui est établi et a fait ses preuves, mais d'obtenir une représentation complémentaire indépendante de la médaille par la réalisation d'un tableau ou d'une statue de la Vierge au globe. Dans un autre article nous parlerons de cette Vierge au globe.

Vouloir reproduire la Médaille Miraculeuse dans ses moindres détails telle que l'a vue sainte Catherine favorise la superstition et une mentalité magique qui attribue à des choses matérielles des effets spirituels. L'efficacité de la médaille ne vient pas des signes représentés sur la médaille mais des réalités signifiées par ses signes. Par conséquent toutes les variations de détails qui ne portent pas atteinte à la valeur significative des différents signes n'altèrent en rien l'authenticité de la médaille, et portée avec foi et amour elle sera toujours source de grâces.

Cela fera bientôt 200 ans que la sainte Vierge est venue sur la terre nous donner la Médaille Miraculeuse. Si au début il y a eu quelques flottements, une certaine hésitation dans sa représentation, maintenant, un modèle s'est imposé, qui a fait ses preuves et qui est devenu traditionnel ; cette tradition est maintenant normative. Cela serait téméraire de vouloir s'en écarter sous prétexte d'une plus grande fidélité au tableau original. Qu'es-ce que cela apporterait de plus puisque le modèle actuel a fait ses preuves et les grâces obtenues sont comme une approbation du Ciel ? Les médailles miraculeuses en vente sur notre boutique religieuse suivent fidèlement ce modèle que l'on peut appeler canonique.

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10 commentaires

Père Dominique Savio Marie - 13/12/2022 10:01:17


Justement dans le texte je site la référence de l'épitre de saint Pierre pour indiquer l'étoile comme symbolisant le Christ. Dans la Bible il y a plusieurs cas où un même symbole renvoie à des réalités opposées. c'est le problème des différents sens spirituels.

Henry - 11/12/2022 22:53:12


Bonjour mon père , vous dites que l'étoile du matin représente Satan ? Je trouve ça bizarre, dans 2 pierre 1:19 ainsi que dans apocalypse 22:16 l'étoile brillante du matin est bien le Christ. Non ?

Père Dominique Savio Marie - 03/11/2021 09:43:48


J'ai pris connaissance de votre commentaire et j'ai lu les pages que vous m'indiquez. A vrai dire, elles ne m'ont pas convaincu pour les raisons suivantes : il est tout à fait possible que des objets religieux ont pu être fabriqués par des personnes très mal intentionnées avec la déformations de signes ou la présence de symboles ésotériques dans une mauvaise intention. Ils ne deviennent pas pour autant nuisibles pour les personnes qui en font usage après les avoir bénis. Mais ce qui peut arriver, c'est que ces objets aient été en plus volontairement maléficiés, ou ensorcelés dans le but de nuire. Dans ce cas une simple bénédiction peut être insuffisante pour libérer ces objets de leur négativité surtout si l'eau bénite employée ne contient pas de sel exorcisé. Pour utiliser ces objets en toute sécurité il faudrait les exorciser d'une manière explicite. Personnellement si je savais qu'un objet ait été fabriqué dans une telle intention et même qu'il ait été rendu inoffensif, je m'en débarrasserai au plus tôt. Maintenant il ne faut pas prendre non plus tout défaut de fabrication comme un signe ésotérique.

Sylvie - 25/10/2021 22:07:59


Mon Père, Je trouve déplorable que vous prêtiez flanc aux propos de ce genre qui font en sorte que des gens se mettent à avoir peur de la Médaille miraculeuse et souvent traitent ces sacramentaux bénits de façon irrespectueuse. Qui a le plus à gagner de voir une telle peur et une telle défiance croître, à propos de ce sacramental marial... Poser la question, c'est y répondre! Je vous suggère la lecture d'un petit ouvrage sur le sujet, fort bien documenté, et qui apaisera vos craintes et celles des fidèles. Vous pouvez le trouver au lien suivant: http://www.revueenroute.jeminforme.org/sacramentaux_divers1.php

Agnès - 20/04/2020 10:57:36


Bonjour Père, Merci pour ces explications. Bonne préparation à la fête de Pentecôte.

Père Dominique Savio Marie - 21/11/2019 17:09:42


Bonjour, Effectivement, c'est une erreur : l'apparition de la médaille miraculeuse à sainte Catherine Labouré a bien eu le 27 novembre et non pas le 27 décembre. Je viens de corriger. Merci !

Cécile du Welz - 21/11/2019 15:48:18


Bonjour, l'article est incorrect ! non de décembre 1830 mais du 27 novembre 1830 !!!

Père Dominique Savio Marie - 25/10/2018 12:42:46


Les objets religieux sont bénis simplement sur demande que vous pouvez faire au moment de la commande. A propos de la bénédiction des articles religieux vous trouverez plus de détails sur cette page : https://www.traditions-monastiques.com/fr/blog/benir-les-articles-religieux-n4 Bien à vous

FOUCRET Richard - 25/10/2018 11:54:13


Magnifique !... pourvue qu'elle soit bénite, car quand on commande une médaille,... un chapelet, … sont-ils bénie ?... Avec infiniment de respect et de gratitude pour "Traditions Monastiques" qui nous permet de commander avec cet outil qu'est internet. Grandement "MERCI" !

Christine - 30/04/2018 22:08:34


toujours très belle médaille miraculeuse, très bonne qualité