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La sainteté de saint Joseph, la grande épreuve

Sainte Famille

En cette année consacrée à saint Joseph, nous poursuivons nos réflexions sur la sainteté de saint Joseph, commencées dans un article en décembre 2020, en nous aidant de soeur Caecilia Baij.

L'humilité, mortification et simplicité de saint Joseph

Dès sa jeunesse saint Joseph fuyait avec grande précaution de paraître vertueux et savant et ne se mit jamais à discuter avec qui que ce fût, alors qu'il avait une grande connaissance de la Loi de Moïse. Ainsi, tout le monde le croyait idiot et estimait qu'il était peu intelligent. Cela lui plaisait beaucoup car il aimait être méprisé de tous et de ne recevoir l'estime de personne. Il vivait mortifié en tout et n'autorisait jamais à ses sens la moindre satisfaction qui aurait pu, en quelque sorte, le rendre moins agréable à son Dieu. Joseph pratiquait ces vertus grâce à la lumière que lui communiquait Dieu dans la prière, en lui faisant clairement connaître tout ce qu'il devait opérer pour Lui plaire, or il ne négligea jamais de faire tout ce qu'il savait être agréable à Dieu. Tout ceci suppose l'habitude de vivre en présence de Dieu, de ne donner à ses sens aucune satisfaction, une fidélité constante aux inspirations et lumières divines demande une grande sainteté.

Saint Joseph, consolateur des affligés

Dieu l'avait en plus doté d'une façon merveilleuse de consoler les affligés. En effet, il s'y appliquait beaucoup et, lorsqu'il devait parler avec une personne souffrante et affligée, il la consolait de telle manière par ses paroles qu'elle était, sinon complètement, du moins très allégée de son affliction. Joseph ne manquait pas d'adresser de ferventes supplications à son Dieu pour qu'il réconforta ceux avec qui il s'était entretenu.

A propos de ce charisme de consolateur des affligés nous pouvons faire deux remarques :

- cet office qu'il accomplissait si bien sur terre, au Ciel il l'exerce d'une manière encore plus merveilleuse si nous avons confiance et foi en sa puissante intercession auprès de son divin Fils ;

- à l'action il joignait la prière, cette manière de faire montre sa profonde humilité, il ne s'appuyait pas sur ses capacités. Ainsi, il reconnaissait que sans Dieu on ne peut rien faire, qu'il nous donne de bien agir.

En même temps qu'il les soignait et les soulageait, il les exhortait à la vertu et à prier Dieu de daigner hâter le temps de ses miséricordes en envoyant dans le monde le Messie promis dans la Loi, parce que cela serait source de bonheur pour tous.

saint Joseph et l'Enfant-Jesus

L'amour de la contemplation en saint Joseph

Depuis son âge le plus tendre, saint Joseph, à cause de son affection envers Dieu, était très attiré à contempler le ciel et puisait dans cette contemplation un grand réconfort. Ce firmament qu'il pouvait contempler durant ses voyages, lui rappelait la cité céleste, et il arrêtait alors son esprit à ce qu'il considérait le plus important, aller contempler son Dieu dans le bienheureux Royaume. Il aspirait à aller y habiter, c'est pourquoi il priait pour demander que la venue du Messie se fit bientôt. Ce n'est donc pas sans raison que sainte Thérèse d'Avila a choisi saint Joseph comme maître d'oraison. A son exemple apprenons à nous élever des créatures vers le Créateur et à ne jamais oublier que, selon Aristote et saint Thomas d'Aquin, la perfection de l'homme consiste dans l'application de ses facultés les plus nobles à l'objet le plus noble, c'est-à-dire, consacré notre intelligence et volonté à la contemplation de Dieu.

Diptyque de saint Joseph

La  grande épreuve de saint Joseph

La résignation de saint Joseph

Comme tous les prédestinés saint Joseph eut à subir des épreuves. La plus grande est sans doute la découverte de la grossesse de Marie, son épouse, alors qu'il ignorait encore totalement le mystère de l'incarnation. En cette occasion saint Joseph se trouva en grande difficulté, il se voyait abandonné de Dieu et l'ange ne se faisait plus entendre dans son sommeil ; loin de se décourager, il exerça les vertus les plus rares qui se pussent dire, la patience, la souffrance, la résignation, la charité, la modestie, ne disant jamais rien à son épouse. Il n'eût jamais de mauvais soupçon, ne porta jamais de jugement et n'eut jamais une parole de désespoir, mais, tout en résignation, attendait que son Dieu le réconfortât en lui expliquant la cause de la grossesse de son épouse. Il acquit ainsi de grands mérites et se disposa à la grâce sublime, à la  communication par l'Ange du mystère de l'Incarnation dans le sein très pur de la Vierge Marie.

Décision de saint Joseph : partir

Saint Joseph ne pouvait pas la dénoncer comme adultère selon que la loi le demandait, car il savait avec certitude que son épouse est très sainte et il ne pouvait penser aucun mal d'elle.

Mais comme il ne pouvait reconnaître comme sienne cette progéniture, il avait pris la décision de la quitter, de partir et d'aller errer pour finir ses jours dans l'amertume et la douleur, parce qu'il lui était impossible de vivre éloigné de son épouse bien-aimée.

Son coeur était ainsi immergé dans une mer de douleur et d'amertume sans aucune consolation.

Faire pénitence

Saint Joseph voyait cette immense épreuve et cette obligation de partir comme un châtiment, car il considérait qu'il n'avait pas su profiter des saints exemples et conseils de sa très chaste épouse. En s'éloignant il aurait ainsi l'occasion de faire pénitence pour des fautes qu'il croyait avoir commises. Le soir il prépara donc un petit baluchon car il pensait partir très tôt le matin pour n'être vu de personne, et il n'avait pas le courage de dire adieu à son épouse bien aimée.

Le songe de saint Joseph par Georges de la Tour

Le songe de saint Joseph par Georges de la Tour

Et l'ange consolateur arriva...

C'est alors que dans la nuit son Ange lui parla en songe comme il avait l'habitude de faire auparavant et lui révéla le mystère de l'Incarnation, comme il est raconté dans l'Evangile. La consolation fut à la mesure de la désolation et de la tristesse.

Dans son immense joie saint Joseph s'écria :

"Mon Dieu ! Dieu d'immense bonté ! Mais comment m'est-il donné à moi de mériter une grâce aussi sublime ?! Personne n'aurait pu croire que Votre majesté me ferait une grâce si sublime !"

Saint Joseph avait une telle humilité qu'il ne lui était même pas venu à l'esprit qu'il pouvait devenir un jour le père nourricier du Sauveur des hommes.

Mais après cela il fonda en larmes en pensant à la grande erreur qu'il allait commettre en partant et abandonnant Marie ; il voyait cela comme une grande ingratitude vis à vis de Dieu qui lui avait donné comme épouse une personne si parfaite, si sainte. D'autre part, il se rendait  compte qu'il allait commettre par rapport à Marie une grande infidélité car elle ne méritait pas d'être abandonnée puisqu'il savait qu'elle était innocente.

Saint Joseph, profondément incliné face contre terre, demandait alors à Dieu pardon de l'erreur qu'il allait commettre.

Alors commença pour saint Joseph une nouvelle vie, puisque jusqu'à sa mort il allait demeurer en compagnie de Jésus et de Marie. Ce fut pour lui l'occasion d'un nouveau départ sur le chemin de la sainteté. Mais les épreuves ne cessèrent pas puisqu'elles sont en proportion de la grandeur des grâces reçues et que c'est par de nombreuses tribulations que nous arrivons au Royaume des Cieux.

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